L'équipe de la Semaine de la Critique m’a approchée en vue de me donner carte blanche pour réaliser l’affiche de l’édition 61 pour l’année 2022.
La seule consigne était de partir de la base d’images tirées de films de la sélection.
J’ai alors pensé à des projections sur le corps de Iael. Cela m’évoquait plusieurs choses. D’abord, l’idée que notre corps puisse ressentir des choses à la vue d’un film, que les émotions, procurées par les images et le son, induisent des yeux qui se mouillent, des mains qui se crispent, un cœur qui bat plus vite, une bouche qui sourit, des yeux qui se ferment… Notre corps réagit et ressent bien que nous semblions assis.e.s, couché.e.s ou passi.f.ve.s.
Et l’idée aussi de ce que nous projetons comme fantasmes, possibles ou parfois prisons sur les corps que nous filmons.
Trop obsédée par l’image fixe, j’avoue ne pas être la plus grande des cinéphiles. Mais j’aime l’idée de me laisser le temps de découvrir le cinéma au rythme de ma vie.
2022, Paris.
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The Semaine de la Critique team approached me to give me carte blanche to design the poster for the 61st edition in 2022.
The only instruction was to start from the base of images taken from films in the selection.
I then thought of projections on Iael's body. This evoked several things for me. First of all, the idea that our body can feel things when watching a movie, that the emotions, brought by the images and the sound, induce eyes that wet themselves, hands that tighten, a heart that beats faster, a smiling mouth, eyes that close... Our body reacts and feels even if we seem to be sitting, lying down or passive.
And the idea also of what we project as fantasies, possibilities or sometimes prisons on the bodies we film.
Too obsessed with the still image, I admit I'm not the biggest film addict. But I like the idea of allowing myself time to discover cinema at the pace of my life.
2022, Paris.