« Dear Mother » explore la complexité de la relation mère-fille. Entre fusions, tensions, proximité et besoin de liberté et d’autonomie, la mère et la fille en viennent à échanger leurs places à tour de rôle tout au long de leurs vies. Nouer, déchirer, recoudre. Il y a là comme un automatisme à revenir vers l’autre même après une blessure. L’incapacité inconsciente de se séparer complètement. Ce lien unique au monde qui existe entre elles confère un besoin presqu’obligatoire de s’occuper de l’autre, par amour inconditionnel et par loyauté socio-familiale. Sur cette balance en constant déséquilibre, une culpabilité invisible s’installe alors dans l’inconscient de la fille lorsqu’elle en vient à vouloir s’envoler et se construire. La mère restera toujours symbole de protection, référant de l’origine et élément clé de l’identité de sa fille, le pilier de base de son existence et de sa construction. Mais vient le temps où l’enfant éprouve l’étouffement, le vertige et le besoin d’un air nouveau, pour se consacrer presqu’entièrement à son identité et à la réalisation de soi, pour devenir un individu à part entière capable de faire face à la vie qui l’attend. Cette nécessité urgente d’autonomie et de distance est alors une épreuve pour la mère qui doit gérer ses émotions, et accepter la métamorphose de leur relation.
Les références à la Mer et au monde subaquatique sont présentes dans le stylisme, le décor et l’apparence des deux personnages, comme une symbolique antique et indissociable de la création et de la nature. Les disputes sont des tempêtes et les vagues éternelles sont la constante indéfectible du lien.
Featurated in PetriE Inventory
2016, Paris.